Mes performances artistique // Partie 1

Avez-vous déjà assisté en live à l'une de mes performances ? Ou avez-vous visionnez une captation ? N'hésitez pas à partager vos ressentis, vos questions.

Je me suis mise en scène dans des lieux dédiés à l'art, à la culture, mais aussi dans la nature, en entreprise. Il est donc tout à fait envisageable de me solliciter pour un événement privé.

D'ailleurs, fut un temps où j'avais eu l'idée pour les amoureux de l'art, de proposer de venir performer après l'achat d'une nouvelle demeure, soit pendant les travaux, soit juste avant l'aménagement, afin de purifier le lieu, le rendre sacré, rencontrer l'esprit du gardien du lieu pour que tout se passe au mieux par la suite, et lui apporter une pré-touche de beauté. Tout ceci sous une forme poétique au travers d'une performance dédiée au lieu, soit sous forme de vidéo sous devant un public restreint.

L'envie d'un tel projet est toujours là, juste que je ne suis pas encore passée à l'action pour démarcher des architectes d'intérieur ou agents immobilier sensibles à l'art, je lance donc une bouteille à la mer à tout lecteur chez qui cela ferait écho.

J’ai eu cette idée car l'une de mes première performance L'ENDORMIE https://www.youtube.com/watch?v=xn_V8OI2dd0&t=11s s’est réalisée dans ce contexte, chez une amie en plein travaux, cette amie est ravie d'y avoir inscrit ce souvenir qui nous lie désormais.

Dans ma conception de la performance, il n'est pas question de performance physique (définition Larousse « Exploit ou réussite remarquable en un domaine quelconque », et pourtant en arrière plan, par le contexte, il y a eu souvent une mise à l'épreuve.

Par exemple, pour L'ENDORMIE il faisait 10° degrés dans la pièce, pour une personne comme moi, qui a le syndrome de Raynaud, c’est plutôt éprouvant. Aussi, quand je pars dans l'Estérel, seule, avec toute mon matos pour filmer, plutôt lourd et qu'il s'agit de se déshabiller en pleine nature, enfiler de belles robes délicates sous des températures frileuses, ce n'est pas l'exercice le plus facile, et confortable, entre la crainte que les chasseurs ou randonneurs surgissent, ou celle des sangliers. Ce n'est pas le mot 'performant' que je recherche, vraiment je vous invite à dissocier le mot performance de toute définition du dictionnaire rattachée à l'idée d'une prouesse, d'une excellence résultat, même si j'aime les challenges.

La genèse de mes performances a trouvé sa source dans une frustration.

En 2007, en dehors de mes recherches photographiques d'auteur, j'aimais encore beaucoup faire de la photographie de mode. En parallèle, j'étais créatrice de mode, je faisais tout moi-même de la conception à la fabrication, je privilégiais les modèles uniques, toutefois je faisais aussi de petites séries. J'avais remporté un an auparavant le premier prix du concours Moda Domani qui m'avait permis d'avoir un stand au Whos'Next et un autre aux Galeries Lafayette à Paris à l'espace créateur. J'avais quelques muses qui m'inspiraient, que j'aimais beaucoup photographier, seulement, je ne me sentais pas totalement libre, d'une part cela nécessitait un budget, d’autre part, une disponibilité, et j'avais envie de faire de la photographie quand je voulais sans programmer des jours à l'avance.

Alors, un soir, en rentrant d'un défilé de mes robes à l'opéra de Marseille, j'ai tenté l'autoportrait, j'ai enfilé une de ces robes et j'ai joué avec le retardateur. La magie a opéré, semble-t-il, puisqu’en montrant cette photographie à un ami, celui-ci m'a incité à poursuivre, lui qui est très intuitif, sentait qu'il y avait un truc à faire.

C'est ainsi qu'est né l'histoire de la ROBE DU WEEK END. Je me suis imposée un cadre, tel un challenge : tous les vendredis en une, voire deux heures, je confectionnais une robe sur mesure, je me photographiais en la portant, avec un petit photo-montage la plupart du temps pour cacher mon visage et je postais le résultat sur Facebook, Insta n'existait pas, je faisais également un envoi par mail.

Au fil des semaines, cela a créé un petit buzz à Marseille, lorsque je sortais les gens me reconnaissaient et venaient me dire qu'ils attendaient avec patience chaque vendredi de découvrir 'LA ROBE DU WEEK-END', c'est là que mon réseau a grandi avec facilité. Jusqu’au jour, où une galerie m'a remarqué et m'a proposé de venir performer dans la vitrine de sa galerie. ''LA ROBE DU WEEK-END' a duré deux ans, sur le long terme c’est devenu une performance. La performance n'est pas d'emblée inscrite dans un temps court, Sophie Calle en est un bon exemple.

J'ai renouvelé l'expérience de la performance sur le long terme dans un cadre imposé, plus récemment avec AU-DELÀ DES LUNES en 2021, qui s'est terminée en 2023.

Tous les quinze jours environ, pour chaque pleine et nouvelle lune, j'ai réalisé une vidéo. J'étais partie pour un cycle performatif annuel, soit 24 lunaisons-vidéos, finalement au bout de la 20ème, à cause d'un contexte personnel, j'ai décidé d'arrêter, moi qui vais jusqu’au bout de mes projets, et qui suis perfectionniste, cela a été une décision douloureuse et en même temps salvatrice, c'était important de m'autoriser à lâcher un truc que personne attendait, puisque j'étais la seule à m'imposer ce format.

Et finalement suite au décès de mon ex qui avait inspiré la moitié de ces vidéos, et qu'après coup j'ai compris que toutes mes vidéos étaient prémonitoires et annonçaient sa mort, j'ai décidé de conclure avec une 21ème vidéo pour lui rendre hommage. Je n'avais aucunement l'intention d'un effet d'art-thérapie, il n'empêche que cela a eu un effet thérapeutique du jour où j'ai fait cette vidéo, le deuil est devenu léger, il y a eu un truc en moi qui a lâché.

Alors ne sous-estimons pas la force de l'art.

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